Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 4 juin 2017

DANS LE PRÉSENT


Cette réplique encore de Marie-Christine Langelier dans une forme dramatique à métathéâtralité constante  : « et puis le théâtre, il me semble que c’est le lieu où la langue s’incarne dans le présent » (Victoires, p. 27). Ce qui inclut les langues, à commencer par le français du Québec, comme seule expression d’un français qui n’appartienne pas à une élite. Mais le plus important est l’argument d’historicité radicale : « s’incarne dans le présent » – qui déborde en l’occurrence l’actualisation par des corps et des voix sur la scène.