Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 16 avril 2017

TRANSIT


Comment c’était ? La question rituelle, aussi banale que légitime ; et l’immense malaise à raconter après coup le pays (comme une obligation). Le filtre qu’on parvient avec le temps à imposer aux émotions. La somnolence aidant, à force de tricher avec la nuit et le jour, j’ai du mal à reconnaître les lieux survolés. N’étaient le serré architectural et les toitures modestes, puis – signe de l’époque peut-être ?  – l’assemblage puéril de Bercy qui se détache en toute clarté avec ses arches massues et grossières en légo. Enfin le soulagement inexplicable de se savoir en transit et de pouvoir embrasser la ville d’un unique coup d’œil à la hauteur appropriée.