À consulter la presse française ces derniers jours, on
se réjouit à l’usage exponentiel des suffixes en –iste sur la base de noms
propres. Il y a ainsi des hollandistes, des vallistes, des hamonistes et des
fillonistes (comme il y eut il n’y a pas si longtemps des jospinistes et des seguinistes).
Ou encore des bayrouistes, des sarkozystes, des juppéistes, des macronistes,
etc. S’il fallait une preuve de l’émiettement du paysage politique, elle serait
dans cette manie rhétorique de « dériver » ensemble, par tics
performatifs. Certes, cela nous change des chiraquiens et autres giscardiens d’un
âge républicain – paraît-il – révolu. Mais s’il existe autant d’affixes que de
figures émergentes au sein du forum contemporain, il faut croire que la moindre
personnalité décline avec elle quantité d’infimes et subtiles nuances. Il reste
qu’à mesurer de tels effets à la nullité littérale du débat démocratique qui occupe le pays le
simple lecteur a bien du mal à appréhender et à identifier des lignes de « pensée »
et des points de « doctrine »…
