Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 7 mars 2017

FIRE ! FEU ! (TRADUCTION)

Traduction : Étienne Dobenesque
Postface : Claire Joubert


Présentation de l’éditeur : En novembre 1926 paraît l’unique numéro de la revue FIRE !! — l’une des plus importantes, certainement la plus radicale, des revues africaines-américaines des Années folles. Elle est conçue par un groupe de jeunes écrivains et artistes, qui joueront un rôle essentiel dans le mouvement de la Renaissance de Harlem, parmi eux des figures emblématiques comme Langston Hughes ou Zora Neale Hurston. Des nouvelles, des poèmes, une pièce de théâtre, un bref essai, un article critique, des dessins… Le recueil est bref et composite, tous travaillent les couleurs et les sons, leur trait et leur discours, à vif, dans un nouveau langage expérimental et intimement expérimenté. La vie du peuple noir est rendue telle qu’on n’avait jamais osé la représenter, les tabous sont levés, on ne regarde pas le monde autour de soi à travers le filtre blanc bourgeois : la prostitution existe, l’homosexualité existe, la musique et la danse, la violence et l’alcool, l’amitié et l’amour, l’art et la littérature, existent — c’est la vie aux États-Unis, vue depuis Harlem la capitale de la culture noire dans les folles années 1920.