Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 5 janvier 2017

KEROUAC TOUJOURS EN CHEMIN


L’enjeu n’est jamais si simplement lexical bien entendu ; mais la manière est décidément inséparable du come-and-go entre ce « droll » de « franca » d’un Canuck né-émigré en Massachussetts et l’anglais (avec sa philologie propre – way / manner(s) / fashion / mode…). Émettre la délirante hypothèse qu’elle y joue un rôle non négligeable, peut-être essentiel. À voir, explorer, plutôt que de se transformer en touriste-pèlerin en s’accotant photographiquement au « Kerouac Park » et aux vestiges-patrimoines des usines de Lowell – ce que semblent désigner les occurrences – autant de symptômes très voyants et non accidentels d’une poétique. Encore une, la locution comparative type dans « Sur la route » : « […] toutes les manière de morts qu’on a eu viena pas l’ongtemps. » (La Vie est d’hommage, édition citée, p. 118). Pourquoi une telle prolifération, qui ne doit rien au hasard ?