Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 28 janvier 2017

COMMENT L'INDICIBLE

Je repense à l’intervention de Xavier Dolan, lors de la conférence de presse à Cannes en 2016, à propos de son film adapté de la pièce de Jean-Luc Lagarce : Juste la fin du monde. Au plus simple, à l'essentiel. L’insistance sur l’indicible, tout ce qui se dit sans se dire, tout ce qu’on ne dit pas pour le dire, les silences, les tensions et les évitements, les failles et les trous du dialogue. Etc. Faire « entendre la langue de Lagarce ». Le prendre au mot. Comment on fait entendre une langue, cette langue-là en particulier, par images-mouvements, plans rapprochés sur les comédiens, pistes musicales ? Travailler aux deux œuvres. J’y songe en tous cas pour l’avenir.