Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 15 août 2016

MICROPHONIE


Du roman certains lieux marginaux occupent la mémoire. Une microphonie de l’histoire où varient les angles et se concentre symboliquement du sens. Comme cette intervention décalée du fils borgne derrière sa lunette télescopique, parasitant un échange lui-même dissonant entre Garp, son éditeur et Roberta Muldoon, au 40e étage d’un building new-yorkais : I see a man with one leg,” announced Duncan Garp, searching the streets and windows of Manhattan for all the crippled and misarranged— a task that could take years.*


* John Irving, The World According to Garp, New York, HR & E.P Dutton, 1978 [1976], p. 353.