Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 19 août 2016

PSALMODIE ENTENDUE SUR LA 5e AVENUE


 Sur la côte des Argoulets, les indigènes ne sont plus qu’une ombre. Sur la côte des Argoulets, il n’y a plus de pauvres. La radio dit vrai. Sur la côte des Argoulets, les castors débarquent en foule. Sur la côte des Argoulets, les parvenus affluent. Sur la côte des Argoulets, les bicoques grises sont à terre. Sur la côte des Argoulets, on défriche sans relâche. Sur la côte des Argoulets, on travaille au bonheur de tous. Sur la côte des Argoulets, le luxe est fortifié. Sur la côte des Argoulets, etc.