Une
partie à trois qui énumère tous les plans du plaisir, sans malice ni fantaisie.
Ô Sade, sublime ancêtre ! De vulves en croupes, cette métamorphose viandesque
de l’amour, à faire pâlir Ovide, cède parfois à quelques prouesses, il est vrai. Au milieu du lit, souillé d’innommables
sécrétions, de grands coups de pioche, en haut, en bas, de droite et de gauche,
contrefont les râles forcenés des moteurs qui louvoient sur Décarie entre décombres et chantiers. Ces lacets
de chair ne forment comme
les souffles qu’un jeu codifié de postures, dont les combinaisons paraissent
somme toute limitées par les lois de la physique humaine. Le spectateur finit
par s’assoupir, indifférent, devant cet excitant carnage. On fermerait
(presque) l’œil de lassitude si l’oreille n’était séduite au même instant par
le timbre mâle, étonnamment décalé. Aux trémolos d'abord voluptueusement barbares succèdent les chuchotis câlins, presque émouvants, de l'« acteur » qui se serait comme absenté tout à coup de son
« rôle ». En guise d'ultime épanchement, cette voix invraisemblable, mue incidemment par un reste d'érotisme.
