Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 25 février 2023

HARDCORE

     Il n’empêche que la puissance critique de la littérature s’en trouve aussitôt soustraite. D’un côté, on peut y voir une nouvelle brisée au cœur d’une culture qui a déjà du mal à surnager à l’âge du numérique. De l’autre, et de même qu’elle se décline encore comme modèle de la liberté d’expression, la controverse internationale ou les réactions du milieu (Rushdie, etc.) le montrent assez : la littérature demeure le point d’ancrage collectif. Dans cette époque qui carbure au soft, à l’émollient, à la pleurnicherie, à la diarrhée émotionnelle, à la victimisation, il est bon d’opposer le crime, l’inceste, le viol, la torture, l’esclavage, la sodomie. Sade. De célébrer L’Origine du monde de Courbet. Etc.