« Strenghten and support free speech on universities and college campuses ». C’était il y a 3 ans, et c’est une déclaration renouvelée de Demetrios Nicolaides, Minister of Advanced Education (gouvernement de l’Alberta) sur sa volonté d’assurer la liberté d’expression sur les campus et d’exiger un rapport des universités à ce sujet : Alberta News. Aussi : Radio-Canada (03.02.2023). Comme pour le Québec et le rapport Quirion, une action qui n’est ni spontanée ni isolée, mais s’inscrit dans la continuité des politiques concernant les établissements post-secondaires depuis 2019 (voir le discours sur le compte Twitter du ministre, 16.12.2019). Quatre observations : ce qui est en vue, ce sont les principes de Chicago, socle de référence ; échos à Charles Dummitt (Trent University) et Zachary Patterson (Concordia University), réservoir conservateur ; voir leur rapport qui s’inspirait pour partie de la commission Cloutier, que j’ai déjà signalé dans ce blog ; le dernier point, c’est la confusion et l’amalgame entre freedom of speech et academic freedom. Il est bien trop tôt pour le dire, mais on commence peut-être à assister à un début de ressac dans ce qui se passe depuis une dizaine d’années sur les campus. Cela transite par la loi, la classe politique et les gouvernances conservatrices. À observer en tous cas. Même s’il est peu probable que les choses changent vraiment dans le ROC, tant que rien ne bouge aux États-Unis. Et il est intéressant que cela se produise au palier provincial, nombre de sources de perturbation émanant du fédéral (voir les politiques EDI, en particulier).