Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 24 février 2023

PROPORTION

     Discussion avec YL sur les injustices raciales, et les obstacles du discours collectif, la difficulté de sortir de l’emprise du modèle de pensée états-unien (à mes yeux, une énième variante d’impérialisme culturel). La thèse d’Elizabeth Anderson, The Imperative of Integration (Princeton U Press, 2010), selon laquelle l’idée de distribuer les postes ou les ressources en raison du principe de proportionnalité, ou des rapports sous-représentation / surreprésentation, ne relève pas d’une exigence de justice en soi. Dans cette optique, si la justice exige l’intégration, et à cette fin certaines formes nécessaires de discrimination positive, ce n’est pas cependant en vertu de ce principe dénué de fondement moral d’après YL. À lire.