Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 2 octobre 2021

PRÉJUGÉS

    Si l’on remet en perspective, cette hypothèse entraîne plusieurs lectures. D’un côté, le primat de la bureaucratie égalitariste adossée à la dynamique de la mouvance « woke » a fortement perturbé le bon usage des libertés publiques dans l’espace démocratique, et spécialement de la liberté académique en contexte universitaire. De l’autre, il y a lieu de penser que cette bureaucratisation de la lutte pour la diversité et l’équité risque d’aggraver sur le long terme les inégalités, et notoirement les inégalités socio-écononiques. W. B. Michaels fait cette remarque juste que le discours anti-discriminatoire des nouvelles gauches ne met pas tant l’accent sur les disparités, notamment la question de la richesse et de sa distribution, que sur les préjugés. La thématique des privilèges blancs a pour fonction essentielle de mettre en oubli les privilèges sociaux. Or il me semble que la montée en puissance de l’idéologie actuelle est en train de mettre le couvercle sur une marmite très puissante, ce qu’avaient révélé les mouvements sociaux de 2012 autour du Printemps Érable. La surenchère – souvent émotionnelle (parce que dans les faits il y a du travail sur ces points concrets) – sur les Noirs et les populations minoritaires, les LGBTQ+ ou les intersectionnels, tout cela vise à dissimuler du même geste un profond conservatisme socio-économique. Or cette approche pose de vraies questions quant aux rapports universités – sociétés. Dans ce contexte, on n’oubliera pas deux choses : a) que le wokism ne s’est pas inventé dans la rue, mais qu’il est issu socialement de milieux éduqués, progressistes, etc. C’est moins un phénomène associatif qu’une approche élitaire. On assiste actuellement à une take over des élites ; la version de la justice sociale d’après les dominants qui nous parlent tellement, la larme à l’œil, des dominés. b) la bureaucratie « égalitariste », déclinée en vérité sur un modèle dogmatique, imposée par ce biais par Ottawa à l’ensemble des universités canadiennes est-elle adaptée aux besoins, difficultés, enjeux et des universités et de la société québécoises dans leur ensemble ?