Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 7 octobre 2021

BONFIRE

     Thomas S. Kidd, au début de sa brève histoire de The Great Awakening (Bedford / St-Martins, Boston-New York, 2008), ce détail de la lecture qui me fige : « On March 7, 1743, James Davenport, one of the most influential leaders of the Great Awakening, removed his pants and cast them into a bonfire. He called on his followers, gathered on a wharf in New London, Connecticut, to do the same to all their fancy clothes. He believed their apparel had become barriers blocking their full commitment to God. The day before, the crowd had burned a pile of books by a variety of Christian authors, and on this day, some in the audience complied with Davenport’s exhortation to burn their clothes.  » (p. 1). Troublant. Il reste à déterminer si cette question des livres était ponctuelle ou si elle s’est repétée au point d’être une pratique significative.