Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 2 octobre 2021

AUTOCENSURE

     Un des lieux de rejet presque abréactif du sondage est la question sur l’autocensure, qui confronte au retour du refoulé : d’aucuns s’en défendront en disant que s’interdire certains mots pour ne pas heurter la sensibilité ne relève pas de l’autocensure. De nouveau le paradigme du ressenti sur lequel on rabat les discours. Il a néanmoins pour fonction de dissimiler des mécanismes mis en place de longue date, souvent naturalisés, l’autocensure qui ne dit plus son nom, inavouable et inacceptable, étant l’outil adéquat pour négocier les contradictions entre les exigences du métier fondées sur l’exercice de la liberté et les pressions idéologiques venues du dehors.