Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 2 octobre 2021

LE WOKE ET LE MONARQUE

     À l’assemblée nationale, à Québec, l’échange d’invectives – ce qui n’a jamais beaucoup élevé le débat politique – entre Gabriel Nadeau-Dubois (QS) et François Legault (CAQ) : « Depuis quelques jours, le premier ministre a succombé à l’un de ses pires défauts. Il s’est mis à faire sa meilleure imitation de Maurice Duplessis. Il s’est autoproclamé chef de la nation québécoise. Je suis désolé de péter sa balloune. » Etc. À quoi l’intéressé, piqué au vif, a rétorqué : « Le chef de Québec solidaire nous parle de Maurice Duplessis. Il avait beaucoup de défauts, mais il défendait sa nation. Il n’était pas un woke comme le chef de Québec solidaire » (Le woke et le monarque s’affrontent au Salon bleuLa Presse, 15.09.2021). Certes, l’eau bout en temps d’élections (fédérales), un an avant celles de la province. Depuis, on aura entendu certaines voix du Canada anglais, on ne peut plus condescendantes à l’égard de dirigeants francophones, ces derniers méritant en particulier d’être rééduqués en matière de racisme systémique – ce dogme national. Car il est bien connu que le peuple québécois est un agrégat de cul-terreux et d’incultes, incapables de reconnaître leur diversité culturelle. On assiste là à léternelle déclinaison – éduquer les Blancs (Black Panthers), éduquer le peuple – qui dénonce d’elle-même le conservatisme social des élites politiques.