Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 2 octobre 2021

LE MODE CRITIQUE

     En cette Journée nationale de la vérité et de la réconciliation (chaque 30 septembre), votée par le gouvernement pour s’assurer que la tragédie des pensionnats autochtones ne tombe pas dans l’oubli, la rhétorique des directions universitaires se distingue non seulement par son conformisme idéologique mais surtout par sa logique de célébration. On ne saurait mieux exposer le malentendu : les institutions d’enseignement et de recherche n’ont pas vocation à célébrer l’autre, les autres, mais plutôt à penser l’autre et les autres, outiller les générations avec des modèles souvent concurrents, parfois contradictoires, issues d’approches disciplinaires plurielles voire divergentes, et les outiller sur le mode critique.