Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 2 octobre 2021

L'OFFENSIVE NÉO-LIBÉRALE

     Dans l’ensemble, ce à quoi on assiste c’est à une offensive nouvelle de néo-libéralisme, au nom des valeurs de la justice sociale converties en valeurs managériales. L’idéologie de la diversité qui a supplanté au cours des années 90 le discours et les pratiques de l’affirmative action et de l’équité a été amplement acclimatée dans et par les milieux entrepreneuriaux. La bureaucratie égalitaire, mise en place par l’État et qui semble porter la marque de l’interventionnisme, n’est qu’une variante de cette privatisation des valeurs. Voir Carol Agocs et Catherine Burr, « Employpment Equity, Affirmative Action and Managing Diversity : Assessing the Differences  » (International Journal of Manpower, 17, 4/5, 1996, p. 30-45). Il existe dans le milieu une littérature exponentielle à ce sujet. Pour une mise au point, Cliff Oswick et Mike Noon, « Discourses of Diversity, Equality and Inclusion: Trenchant Formulations or Transient Fashions? » (British Journal of Management, 25-1, 2014, p. 23-39). La diversité est souvent envisagée comme moyen d’améliorer les relations entre les individus ou les groupes de travail. Outil de gouvernance, elle sert à faire progresser la culture de l’entreprise. Le catéchisme en est également disponible en langue française, par exemple chez une Isabelle Barth : Manager la diversité. De la lutte contre les discriminations au leadership inclusif (Paris, Dunod, 2017) : « Qu’est-ce que la diversité en entreprise ? Comment mettre en place une stratégie d'inclusion et en faire un pilier de la performance ? Avec quels outils la déployer ? Dans un monde globalisé, les entreprises ont compris la nécessité d'adopter un management plus respectueux des différences. Elles sont de plus en plus nombreuses à conduire le changement vers l'inclusion et à en percevoir les bénéfices stratégiques et innovants : image plus positive, bien-être au travail, équipes plus collaboratives, intégration des talents... Cet ouvrage opérationnel propose des plans d'action et des conseils, des cas d'entreprise et des témoignages pour impliquer toutes les parties prenantes (direction, managers, salariés, clients, fournisseurs, instances représentatives...). Par une approche de la diversité à la fois juridique, managériale et psychologique, il répond aux défis suivants : Comprendre les mécanismes discriminatoires. Dresser un état des lieux des bonnes pratiques. Conduire une politique de diversité gagnante. Mettre en œuvre un management inclusif innovant » De vrais gauchistes nos patrons d’entreprises.