Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 4 septembre 2021

RENDRE HOMMAGE

     Les moments de grâce de l’écriture ou ce récit sous l’espèce d’un journal de Wajdi Mouawad, dont le titre en soi a force éthique : Parole tenue. Les nuits d’un confinement. Mars-avril 2020 (Montréal, Léméac, 2021, p. 47) : « J’attendrai le soir, j’attendrai l’obscurité. Et, une fois la nuit venue, avec les enfants, nous roulerons la nuit durant pour rejoindre la mer et là, sans compter ni les jours ni les nuits, saluer les premières lueurs de l’aube et, qu’il pleuve ou non, rester dehors le jour entier et rendre hommage à la vie. »