Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 4 septembre 2021

MULTIRACIALISME

     Il ne me semble pas que, dans la mosaïque canadienne selon la vieille expression de Gibbon, l’enjeu ait trait vraiment dans ce débat au multiculturalisme, de la doctrine officielle de 1971, et des pratiques administratives qui en découlent comme de la réalité démographique du pays. Ce sont plutôt les discours – certains modèles théorico-politiques – par lesquels la « race » devient désormais l’interprétant des liens sociaux, telle qu’elle est susceptible à terme d’infléchir l’idée de multiculturalisme en multiracialisme. Outre son affligeante banalité, l’argument socioconstructiviste ne tient que de l’illusion qui voudrait faire oublier combien la race est une détermination, et qu’au final elle mue l’historicité des sujets en essence.