Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 9 septembre 2021

CULTURE DE LA CÉLÉBRATION

      Dans le même ordre d’idées, celui de l’irrationalisme par le culte sous l’espèce de la victimisation, ce qui est une autre forme de méconnaissance sinon d’oblitération de l’autre, une antinomie éloquente à retenir est celle de Mark Mercer, président de la Society for Academic Freedom and Scholarship, de passage devant la commission ministérielle à Québec, le 26 août dernier, entre ce qu’il appelle la « culture of celebration », celle dans laquelle nous sommes tous immergés (au point qu’elle infuse collectivement les consciences et les discours), et la « culture of disputation », qui peut seule renouer avec la tradition critique des savoirs et de la pensée. Si l’on veut : la victimhood culture et la culture of celebration se tiennent réciproquement, elles s’impliquent, comme la marque de notre temps.