Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 2 septembre 2021

CATÉGORISATION AMBIGUË

       Lecture du rapport de la juge Abella d’octobre 1984 (Égalité en matière d’emploi), texte fondateur, qui met en place le concept d’équité définie comme version canadienne de l’action positive (affirmative action) et des mesures prises par les voisins depuis 1961 dans ce domaine. Ce qui est remarquable, le pointage contre la « discrimination systémique » (p. 17) sans l’appareil idéologique actuel, évidemment. Aussi : l’emploi-apparition de « minorités visibles » qui entre dans la langue administrative, est reconnue comme une « catégorisation ambiguë » et néanmoins opératoire en raison des « problèmes que l’on cherche à résoudre » (p. 64). La problématique n’est pas celle de l’identité ; le classement n’a d’autres visées que pragmatiques.