Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 26 décembre 2018

MÉTHODE

Au point culminant de l’agôn qui unit et repousse les deux frères, et le droit au silence comme à ne pas écouter que revendique Antoine – ce qui vient accuser, et mettre à nu les rouages rhétoriques, par l’observation à portée immédiatement métathéâtrale, marquant à rebours sa résistance : « tu voulais m’attraper et tu as jeté ça, / tu entames la conversation, tu sais bien faire, / c’est une méthode, c’est juste une technique pour noyer et tuer les animaux » (p. 252) – maintenant l’écart du vide, dénonçant l’illusion verbale elle-même.