Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 23 décembre 2018

COMME ÇA

L’observation de la mère, puisque Catherine et Louis ne se sont jamais rencontrés, qui tient en creux les non-dits familiaux, et résume les rapports de déliaisons et d’étrangèreté (« on ne se connaît pas », p. 252) entre chacun des membres : « Vous vivez d’une drôle de manière » (p. 210). À mettre en rapport avec les « comme ça » qui décrivent moins des identités ou des personnalités sous l'apparent lieu commun des humeurs et des caractères que des modes d’être-ensemble, de faire-ensemble, de vivre-ensemble pris dans la trame des habitudes, des attitudes, des absences et des changements, etc. : « Catherine est comme ça » (p. 214) ; « Laisse-le, tu sais comment il est » (p. 215) ; « je ne pensais pas qu’il serait ainsi, / mais “à l’ordinaire”, les autres jours, nous ne sommes pas comme ça, nous n’étions pas comme ça, je ne crois pas » (p. 255).