Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 8 septembre 2016

POÈMES DES HAUTS ET DES BAS


En suite de l'exténuation symboliste, lucidité de Valery Larbaud à ce qui s’ouvre pour le siècle. Sans parvenir à lui donner sa pleine mesure ou sa formule exacte. Repère plus que phare, direction et chemin surtout.

Grande poésie des choses banales : faits divers ; voyages ;
Tziganes ; promenades en traîneau ; pluie sur la mer ;
Folie de la nuit fiévreuse, seul avec quelques livres ;
Hauts et bas du temps et du tempérament ;
Instants reparus d’une autre vie ; souvenirs, prophéties
O splendeurs de la vie commune et du train-train ordinaire,
À vous cette âme perdue.*


* « Alma perdida », Les Poésies de A.O. Barnabooth, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 1966 [1948], p. 44.