Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 6 septembre 2016

GOÛT EN TRAIN


Le temps que la rame du train s’ébranle de nouveau, son profil entre quelques secondes dans l’affiche qui célèbre sur le quai le goût des cultures et les cuisines d’ailleurs, des wraps à la grecque à côté d’un verre de coke. Lui savoure d'un air placide ses carottes organic, biseautées à la hâte et mises en boîte après le petit déjeuner, tout en surveillant derrière ses lunettes sombres les tournures de phrase et l’orthographe de sa voisine qui s’applique digitalement aux courriers du matin.