Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 10 septembre 2016

LES REMUGLES DE LA HAINE


À parcourir ces derniers mois la presse, le lecteur est pénétré d’une sensation d’insurmontable dégoût. La France a des relents d’œuf pourri décidément. On y mâche et remâche d’indigestes populismes jusqu’à la nausée. À remonter quelques années en arrière, l’impression qui en ressort est que le pays sur ce point n’a guère changé. Les violences terroristes y ont certes hystérisé les tensions et les déchirures, entretenant l'état de confusion. Mais la parole publique continue d’y défendre une nation incestueuse, donnant l’image d’un peuple lové sur lui-même, qui se dérobe à son devenir et se ressasse. Il y a bien sûr toutes les contre-voix et contre-forces, souterraines et ordinaires, muettes ou modestes, du parlement à la rue. D'ici, se déclarer Français, décliner cette « identité » dont ils font si grand cas là-bas, apparaît comme malgré soi et contre soi honteusement connoté. (Si ce n'était que cela...)