Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 31 août 2020

SOUFFLE

Échappée belle, discrète, de trois jours pour regagner vainement le souffle qui fait tellement défaut au corps anémié. Le mont Tremblant obstinément sous les nuées et les pluies, au milieu de mamelons frais et encore corsetés de toutes les nuances de vert de l’été avant le grand habillage festif de l’automne. Soit : pour qui est habitué à la topographie modeste et ancienne de la zone jurassienne par exemple, on est tenté de considérer ces hauteurs d’un œil finalement blasé. Et pourtant : il n’est pas de lieu idéal pour mieux réapprendre à respirer. Donner du temps à l’infinitésimal de l’instant. 

 Depuis, je suis redescendu de la montagne magique vers la plaine urbaine.