L’étrange pandémonium qu’a été en mémoire l’hôpital, m’obligeant à un exercice singulier de mimétisme avec mes propres héros littéraires, à commencer par le « pauvre encloué » christique de Mes hôpitaux que j’évoquais dans une autre brève il y a quelques jours ; cet étonnant enfer est aussi ce lieu paradoxal de retrait alors que la souffrance coïncide avec la jouissance. On vous y décharge de vous-même en s’occupant absolument de ce corps en dérive, loin des urgences sociales qui organisent le monde auquel vous apparteniez encore il y a peu. Ce qu’empire l’usage des médications et des drogues. La détresse se mêle alors à cet état contradictoire d’être soulagé du reste – sauf peut-être de soi, du moi et de ses haïssables et pesantes sensations. Dessaisi de l’(in)essentiel mais dans l’obligation de dialoguer avec son mal.