Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 21 août 2020

DU RESTE

L’étrange pandémonium qu’a été en mémoire l’hôpital, m’obligeant à un exercice singulier de mimétisme avec mes propres héros littéraires, à commencer par le « pauvre encloué » christique de Mes hôpitaux que j’évoquais dans une autre brève il y a quelques jours ; cet étonnant enfer est aussi ce lieu paradoxal de retrait alors que la souffrance coïncide avec la jouissance. On vous y décharge de vous-même en s’occupant absolument de ce corps en dérive, loin des urgences sociales qui organisent le monde auquel vous apparteniez encore il y a peu. Ce qu’empire l’usage des médications et des drogues. La détresse se mêle alors à cet état contradictoire d’être soulagé du reste – sauf peut-être de soi, du moi et de ses haïssables et pesantes sensations. Dessaisi de l’(in)essentiel mais dans l’obligation de dialoguer avec son mal.