Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 16 août 2020

DÉPART

       Elle s’affaire autour de sa Harley Davidson, y fourre en hâte vêtements et vivres pour le prochain périple. Elle n’a pas remarqué le guetteur matinal du premier étage au-dessus d’elle, assis sur son balcon, qui écoute en boucle les adieux de Wotan. Un autre vagabond. Chaque fois que son amie la rejoint, l’odeur de shampoing aux senteurs variées et artificielles remonte depuis la chambre. Cuirs et cuirasses. Harnachements. Ceintures. Départ.