Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 11 avril 2019

UNITÉ

Il n’empêche. Ce sont là d’excellents mots méditatifs mais je me trouve de nouveau lesté de 400 p. avec en supplément la hantise perpétuelle des scories typographiques. La cible est de nouveau manquée. Mon rêve est de faire un livre court, qui me donne l’illusion d’être à peu près maîtrisé, ne serait-ce que du point de vue de la matière. Je sais bien qu’on est rarement consulté et que n’importe quel livre, fût-il pauvre ou médiocre, décide seul généralement et de sa longueur et de son unité. Mais là je suis vraiment tanné – et seul responsable évidemment.