Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 5 avril 2019

I DON'T WANT TO MAKE A FUSS ABOUT IT

En y revenant toutefois : si l’énoncé apparaît tellement efficace, c’est par le statut épistémologique de l’évidence qu’il porte – de ce qu’on ne questionne pas a priori et qui s’efforce de masquer en même temps sa non-scientificité. Pourtant, rien de spectaculaire, rien de très dramatique. Comme les petits signifiants, il a juste un pouvoir révélateur. Dans le cas qui m’occupe, il constitue une variante du statut mondialisé de l’anglais. La surprise étant à proportion de l’ignorance, ce fragment n’est peut-être pas familier à mes oreilles, il doit être en retour rattaché à un champ discursif plus vaste. L’important est de voir qu’il installe discrètement, malgré l’effet de signal (« en anglais » écrit en gras), un énième lieu commun à côté de l’anglais-véhicule-des-sciences, l’anglais-communication, l’anglais-pratique-pragmatique, l’anglais-idiome-du business, etc.