Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 25 avril 2019

MALAISE

En refermant le livre, saisi pour la nième fois pourtant, l’étonnement à la fois neuf et ancien, à travers le déroulé philosophique des phrases et des démonstrations, – leur scintillement pour reprendre une métaphore récurrente (et sans doute urticante), – de demeurer chaque fois résolument au seuil de cette pensée : par résistance réciproque (de l’auteur en son texte, du lecteur y faisant face) et par étrangeté, non pas tant aux concepts ou aux questions, qu’au déplacement, à l’appropriation, à l’opération de dialogue elle-même – réserves jamais éprouvées à lire Merleau-Ponty, Jankélévitch, Ricoeur ou Deleuze s’il fallait user d’un large spectre. Comme un malaise répété de la communication.