Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 16 avril 2019

CECI TUERA CELA

L’ironie de l’histoire est qu’il aura fallu seulement quelques heures de vives flammes, de suie et d’épaisses fumées – en cela fidèles à bien des enfers médiévaux – pour voir s’engloutir pathétiquement toute la poésie de l’île de la Cité, tandis qu’au coude ouest de la rivière trône encore phalliquement (et de manière non moins tapageuse et grotesque) l’absence même de tout symbole : cet amas de ferrailles sans goût ni valeur, quintessence de L’Art industriel de M. Arnoux, furoncle urbain ou rictus de l’époque, vieil et terne orgueil qui aurait dû être démonté depuis 1889. Comment mieux accuser le contraste.