Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 14 février 2019

URBANITÉ ET SAVOIR-VIVRE

Ces notations successives, et insistantes, qui m’avaient arrêté (et troublé aussi) – forcément – à la première lecture déjà en 2007, non seulement à cause de la différence idéologique – à propos de Renaud Camus, avec lequel Lagarce entre pendant un temps en dialogue (et certes le virage 93-94 de Camus n’est pas encore pleinement amorcé, et ne doit pas dissimuler la perception au présent, ni les premiers compagnonnages à gauche comme la filiation homosexuelle, ou encore le soutien de Barthes à ses débuts, etc.) mais outre la correctivité linguistique – un certain idéal ou simplement une certaine idée de la langue – dans le Journal (celui de Lagarce, encore) R. Camus occupe presque la fonction d’un surmoi – il y a cet intérêt (en même que la découverte d’un manuel de savoir-vivre des années 30) pour Notes sur les manières du temps (P.O.L., 1985). Parenthèse : « Et je suis entièrement d’accord avec ce combat quotidien pour l’urbanité, la politesse, la courtoisie. » (t. I, p. 382). Mais comment l’entendent-ils vraiment l’un et l’autre ?