Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 4 février 2019

LA CONNAISSANCE DÉFINIE

Et puisqu’il est question ici d’une source revendiquée et repérée de longue date, cette observation plus générale qui croise l’aire des traductions et des lectures : « On ne connaît jamais la littérature. On connaît un peu une ou deux littératures. […] Même si de grands spécialistes connaissent un peu la littérature européenne, il y a toujours la littérature chinoise, la littérature iranienne, etc. Donc on ne connaît jamais la littérature, on connaît de la littérature. » (Transformer le monde…, p. 62). Signe d’humilité, le raisonnement n’est pas quantitatif, pointant de surcroît ce que l’usage de l’article défini dissimule : un pluriel interne. Il regarde l’infini empirique, qui dé-finit à rebours le mouvement de la connaissance.