Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 4 février 2019

GRAMMAIRE DU RÉEL

L’hypothèse est que les « rencontres de phrases » feraient l’essentiel des conversations de 6 810 000 litres d’eau par seconde, la polyphonie des couples – bien que ceux-ci comptent moins que le « phénomène géographique » proprement dit, ou « la géographie physique et humaine que sont les chutes du Niagara » (Transformer le monde par le langage, entretiens avec Amir Biglari, Paris, L’Harmattan, 2014, p. 119). Le site comme personnage – le site comme locution et trans-locution. Et c’est cette grammaire conversationnelle qui instituerait ce qu’à propos de la musique Butor nomme « la grammaire du réel » (Répertoire, II, p. 28) – le réel de l’Amérique au premier rang.