Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 14 février 2019

CE QUE J'AIMERAIS POUVOIR ÉCRIRE

Dans l’énumération ordinaire, presque rituelle du Journal, des sorties, des lectures, des spectacles, des films, sorte de Pariscope personnel, jusque dans les contributions à Libération sous pseudonyme, ce sont les commentaires cinématographiques qui retiennent aussi l’attention. Ceci en particulier : « Le Sacrifice de Tarkovsky avec Erland Josephson. C’est magnifique et les images restent dans ma tête. Éprouvant aussi, surtout. les acteurs sont excellents (la comédienne qui joue la femme de Josephson, notamment). » avec sa conclusion : « C’est cela par-dessus tout que j’aimerais pouvoir écrire » (p. 211-212).