Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 13 février 2019

CHRONIQUE

Repris depuis quelques jours le premier volume du Journal (1977-1990) de Lagarce, en attendant de renouer le fil des entretiens de Butor. L’impression étrange malgré tout, vague malaise, et sensation infiniment drôle à (re)traverser ou plutôt revivre des événements collectifs. Au-delà de la sphère intime de l’écriture, et des constants appels ironiques ou mises en scène fictives avec le lecteur,  double de soi mais double à venir compte tenu du statut changeant du texte et des dispositions posthumes – le calendrier y prend inévitablement les allures d’une chronique nationale voire mondiale.