Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 7 mai 2017

ÉCOUTE


Pages de Deleuze (Deux régimes de fous, textes et entretiens. 1975-1995), revenant entre autres sur la lecture freudienne du petit Hans ; ce n’est pas le discours polémique sur la répression qui me retient, lui-même situé. Mais comment « interprétant », le psychanalyste ou le psychothérapeute « ne risque pas d’entendre ce que dit l’enfant », comment « il interprète, donc méconnaît » (Éditions de Minuit, 2003, p. 85-86). Et demeure à rebours le rapport écoute / connaissance à penser. « L’interprétation des énoncés » m’explique pourquoi depuis si longtemps que je ne les lis plus les écrits psychanalytiques m’ont toujours semblé ennuyeux, monotones, des schèmes à éternel ressassement. Le mot si juste : Freud « monomaniaque ».