Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 1 novembre 2023

L'AUTOMNE DE MES IDÉES

    Au jour des morts je me réveille, renouant langue et dépouillant le calendrier avant la brisure du demi-siècle. Il faudra revenir sur les micro-événements qui ont nourri les deux mois de l’automne qui vient de s’écouler – fulgurant. À commencer peut-être par quelques publications notables : Isabelle Arseneau, La nostalgie de Laure (Montréal, Léméac) ; Olufemi O. Taiwo, Against Decolonisation. Taking African Agency Seriously (Londres, Hurst). Terminé Londres après Guerre, qui me réconcilient lun et lautre un peu avec Céline. Résistances toujours à la langue, à l’idéologieMais assurément : personne n’avait encore écrit de la sorte. 4 3 2 1 de Paul Auster. Aussi : lecture assidue, longue, éprouvante, complexe de Gramsci. Mise au point sur les guerres culturelles. Reprise de Hunter. La question au Québec, et le détournement gramscien opéré par les conservateurs (Beauregard, etc.) Ils suivent les procédés des néo-réactionnaires français, les années Buisson-Sarkozy. Triangulaire avec les États-Unis. Cette époque pue l’identitaire. Le prisme personnel demeure néanmoins celui de la guerre des mots et de la nouvelle hégémonie discursive, quoi quil en soit. Le chantier va se déplier sur plus d’un an d’écriture. À suivre.