Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 12 novembre 2021

WIDE AWAKES

     Cet autre point de philologie et d’histoire, le mouvement des Wide Awakes en 1860, de jeunes abolitionnistes, hommes blancs dans la vingtaine et trentaine, en soutien à Abraham Lincoln pour la présidence : « the newfound voice of younger voters », mécaniciens, préposés, salariés et fermiers. Torches allumées et marches nocturnes de style militaire, ils sont apparentés au Parti Républicain. Leurs adversaires s’appellent « The Chloroformers », destinés à les (r)endormir ! Cela ne s’invente pas. Sources : Jon Grinspan, The Journal of American History, vol. 96, no. 2, Abraham Lincoln at 200: History and Historiography (Septembre 2009), p. 357-378, Oxford University Press et Matthew Wills, « Abolitionnist “Wide Awakes” Were Woke before “Woke” » (JSTOR Daily, 29 juin 2020).