Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 14 novembre 2021

CONCURRENCE

   Dans le champ, la réflexion collective portée par Normand Baillargeon et Rachad Antonius, Identité, “race”, liberté d’expression. Perspectives critiques sur certains débats qui fracturent la gauche (2021, Presses de l’Université Laval, Québec, 384 p.) Illustration exemplaire non seulement des divisions actuelles du camp progressiste ; des effets de concurrence et des déclassements idéologiques des courants traditionnels. De sorte qu’en ligne de mire, comme je ne cesse de le répéter, la gauche dite « woke » n’est pas uniquement ciblée par les droites conservatrices et identitaires. Ceci à l’intention de qui voudrait nous faire croire à de simples polarisations et instrumentalisations. La bêtise est décidément binaire. Le besoin de complexité.