Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 11 novembre 2021

DÉPASSIONNER

       En l’état, ce qui me semble le plus important, sinon urgent, de distinguer, à déchiffrer le paysage actuel, c’est entre les écrits de circonstance qui ont tendance à s’accumuler ces temps-ci, sur un mode souvent réactif et passionnel, résolument polémique, et l’attitude qui consiste à faire des événements, même les plus récents, un véritable objet de savoir. Cela exige cependant de dépassionner le débat, et la relation que l’on entretient à ce même objet. La valeur (et la longévité) des analyses en dépend étroitement.