Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 18 août 2021

LES MAINS PROPRES

     Un autre point important, ce sont les « infights » et autres effets de « competitive victimhood » (p. 167) entre groupes minoritaires qui conduisent les activistes dans une spirale de la pureté ou un « ever-increasing demand for moral purity » au point que, dans la dynamique des dissenssions, des excommunications, des ostracismes, mieux vaut condamner « in order to avoid being condemned » (p. 168) – une pratique de la posture et de la performance, variantes du romantisme politique et de la Terreur, bien connus dans les mouvances révolutionnaires, qui trop souvent finissent par plomber l’idéal de justice sociale : à force d’avoir les mains propres. – Sartre.