Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 16 août 2021

EN PRENANT DE LA HAUTEUR

        Dans l’un et l’autre cas, The Rise of Victimhood Culture et The Coddling of the American Mind, un des points communs, en plus du dialogue noué entre les auteurs, c’est la composante théorico-politique, ou les racines à la fois épistémologiques et idéologiques de la question. D’un côté, les fondements de la nouvelle culture, associés entre autres à l’histoire de la Theory et de la pensée postmoderne, ne sont guère explorés ; c’est le maillon faible. Mais il s’en dégage simultanément une autre hauteur de vue qui replace l’analyse du phénomène dans une perspective sociologique et anthropologique, de nature explicitement comparative pour ce qui regarde en particulier Campbell & Manning, même si « the university is the epicenter of victimhood culture » (p. 65).