Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 3 novembre 2017

POINT DE SAILLANCE


La découpe incisive du champ des questions. Devant tel « grand phénomène, si banal qu’il semble se confondre avec la langue même, si nécessaire qu’il échappe à la vue » (ibid., p. 80), ici encore la nomenclature des pronoms personnels – ce n’est pas faute d’avoir regardé, on s’y épuise même, mais on n’a encore rien pénétré – la pénétration intellectuelle par l’évidence ou la cognée à travers les angles morts – jusqu’à inventer « une autre manière de voir les mêmes choses, une autre manière de les décrire et de les interpréter. » (p. 79). Loin de s’efforcer de résoudre, la méthode chez Benveniste, sa régularité doublée de son efficience, comme point de saillance du problème.