Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 5 novembre 2017

ANOMALIE, ALTÉRITÉ


De nouveau le comparatisme mais cette fois par échantillon, ou raisonnement selon le cas – « une particularité notable » (Problèmes, t. II, p. 103) comme le dit Benveniste dans « Convergences typologiques ». L’exemple des composés verbaux (saupoudrer ou maintenir), fondés sur des noms « préfixés » à valeur instrumentale et non pas des noms en régime direct ou indirect du verbe. S’il n’est pas inconnu d’autres langues romanes, et plus fréquent par ailleurs avec des formes passives en allemand ou en anglais (man-made, hand-woven), le fait constitue une « anomalie structurale par rapport au modèle indo-européen » (p. 107). Nouvelle sortie / alternative (à première vue surprenante) vers le corpus amérindien, du côté de la langue paiute (Utah - Arizona), sur la base d’une autre famille. Les Amériques comme autre des langues. Surprenante, car qu’est-ce qu’on compare, et comment ?  Conclusion, néanmoins : « la typologie est indépendante de la parenté linguistique » et de la « filiation génétique » (p. 111). La « grande portée générale » des occurrences observées d’une famille à l’autre tient bien entendu à la définitive dépouille de l’originisme et de l’organicisme qui fondent et accompagnent historiquement le comparatisme – plus encore au changement de cap méthodologique suggéré.