Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 3 novembre 2017

L'ETHNOGRAPHE


Dans le livre ouvert des problèmes, qui fait non seulement de la connaissance et de la description multiples des langues – tâche élémentaire de la discipline – mais du comparatisme la condition d’une linguistique générale (voir l’insistance désuniversalisante autour des idiomes amérindiens + les lectures de Sapir), et par le regard global, distancié, celui de l’observateur des réponses, des thèses, des théories, Benveniste se comporte en étranger des savoirs, du savoir. Au fond, c’est un ethnographe. Un ethnographe des langues et même un ethnographe des sciences du langage.