Ça remue à Montréal, semble-t-il. L’électeur vient juste
d’y jeter bas le sceptre fat et dérisoire du pouvoir, celui qu’il est de coutume
d’appeler dans la rue le « gros Coderre ». Ce n’est pas l’adjectif irrévérencieux
et haineux, passé au rang d’épithète de nature, qui importe tellement ; il a sa charge d’agressivité
et d’intolérance, fixée sur les particularités physiques (au demeurant :
indéniablement ubuesques) du pouvoir. Mais il indexe surtout à travers la vox populi, mêlée confusément de
préjugés, un concept dont l’usage comico-injurieux se fait l’écho : l’obésité
politique, ou plus exactement la politique de l’obésité – un mode d’être ou être-perçu
du dirigeant qui se vérifie à bien des niveaux de la vie publique d’ici, et qui
me fait tant penser aux caricatures du XIXe siècle, celles qui ciblaient
les Ventres louis-philippards, de la Monarchie de Juillet jusque tard dans l’époque…
